HPI et scolarité

L’école, notamment de la primaire jusqu’à la fin du collège peut s’avérer douloureuse, aussi bien pour les parents, les enfants que les enseignants.

J’ai donc eu envie de préciser certains fonctionnements et dysfonctionnements que j’ai observés que ce soit en tant que maman ou en tant que thérapeute.
Cet article complète le précédent sur le haut potentiel intellectuel.

Voici quelques points que j’ai répertorié, mis en évidence par les problématiques rencontrées par les élèves, les parents ou les enseignants.

• Si l’enseignant se contredit ou si ses actes et ses paroles ne sont pas congruentes, l’enfant HPI le remarque et lui fait donc remarquer également. Ce n’est pas fait de manière intentionnelle mais cela vexe ou blesse souvent l’enseignant qui prend l’enfant à parti. C’est son mode de fonctionnement, il repère et le dit car pour lui l’incohérence ne passe pas. Et après l’enfant est qualifié de comportement négatif alors qu’à la base ce n’est pas le but recherché.
Souvent également, l’enfant HPI possède une large connaissance et culture générale, autant vous dire que si l’enseignant se trompe, ça ne passe pas car dans la tête de l’enfant, un enseignant ne doit pas se tromper car il est censé transmettre les bonnes connaissances. Je l’ai vécu personnellement, où, à plusieurs reprises, certaines données en histoire (ma passion) étaient erronées, mon fils m’en faisait part le soir. J’ai choisi d’expliquer à mon fils que l’erreur est humaine, et je reprenais les cours avec lui. Je lui ai dit aussi qu’un enseignant ne connaissait pas forcément tout sur tout. Et là, il est important que vous en tant que parents vous recadriez, vous expliquiez cela à votre enfant pour ne pas créer de conflit avec l’enseignant.

• Je vais évoquer le côté affect du HPI car il pose également problème en classe. L’affect est un des modes de fonctionnement des HPI (je précise que ce n’est pas systématique, tous les HPI ne fonctionnent pas à l’affect non plus). L’enseignant (son comportement et ses paroles) n’a pas souvent conscience de son impact sur les enfants (et là, je parle de tous les enfants, HPI ou non). Selon son attitude envers le HPI, soit l’année va être merveilleuse pour l’un comme pour l’autre, soit elle va être remplie de conflits.
Il est important de savoir comment accompagner un enfant en classe (et là encore, je parle de tous les enfants, HPI ou non) car selon l’enseignant, l’enfant va pouvoir donner le meilleur de lui-même s’il se sent valoriser, compris, écouté et si les connaissances transmises le sont de manière ludique. L’enfant est très sensible à la tonalité de la voix, s’il perçoit de l’agacement, de la colère, du mépris ou autre, il va se bloquer et se braquer et là c’est la fin, il va perdre motivation et envie, son comportement va se modifier. J’ai souvent entendu en cabinet des parents et des enseignants m’expliquer que certaines années tout se passaient bien avec l’enfant et que d’autres c’était catastrophique. De même un enseignant qui déprécie le travail de l’enfant ou qui fait des petites remarques assassines va impacter l’enfant dans sa confiance et son estime de lui (je vous renvoie d’ailleurs à ce sujet aux études sur les Violences Educatives Ordinaires sur lesquelles, je ferai d’ailleurs un article ultérieurement). Si vous saviez le nombre d’adultes que j’ai reçu avec une confiance détériorée dont la source remontait à l’école et au comportement de l’enseignant. Tout cela pourrait être éviter avec un peu de connaissances et de remise en question de part et d’autre.

• Un des autres modes de fonctionnement du HPI est l’intérêt, le sens. Un enfant qui ne comprend pas l’intérêt de ce qui est transmis ou bien demandé, s’il n’y trouve pas de sens ne va pas vouloir s’investir. Il est donc toujours important d’expliquer la raison et le sens de tel ou tel travail. Un HPI qui ne trouve pas de sens va vite s’ennuyer en classe. Et que se passe-t-il quand il s’ennuie ? Il fait le bazar, il distrait les autres enfants (c’est aussi le cas lorsqu’il a terminé son travail avant les autres élèves). Expliquer le sens évite des incompréhensions, des conflits et des jugements.

• Un enfant n’a pas toutes les subtilités de langage, la formulation des tâches et du travail est donc extrêmement importante. Rappelez-vous qu’un enfant n’est pas un adulte, il n’a pas toutes les capacités de réflexion et d’analyse qu’un adulte possède et pour cause, son cerveau n’est pas fini d’être construit ! Alors ne supposez pas qu’un enfant doit comprendre les choses quand elles sont mal exprimées ou écrites, dites à demi-mots ou même non dites du tout, l’enfant n’est pas devin ! J’entends souvent « C’est pourtant une évidence, ce que j’ai demandé ! » Non, ce n’est pas une évidence, ça ne l’est que dans la tête de celui qui le dit ! Nous sommes tous différents, nous ne faisons pas de lecture de pensées. A titre d’exemple, un de mes enfants, en primaire lors d’un contrôle a eu la question suivante : « A quoi servent les dents ? » Il a répondu à manger, bien évidemment, la réponse n’allait pas avec l’attente de l’enseignant. L’enseignant voulait le détail et le rôle de chaque groupe de dents ! La consigne était trop large, pas précise et l’enfant HPI ne peut pas comprendre ce qui lui est demandé. Qu’auriez-vous répondu, vous, à cette question ?

• Je ne fais pas ici le procès des enseignants car ils exercent un métier fabuleux qui s’est dégradé d’années en années depuis plusieurs décennies, ils ne sont pas soutenus par leurs ministères et bien souvent, ils doivent gérer des parents intrusifs qui exigent de l’école une éducation alors que c’est leur rôle de parent d’éduquer leurs enfants.

La pensée est ultra rapide, ce qui fait que souvent, les pensées de l’élève vont plus vite que ses paroles et qu’il peut être difficile de le suivre dans son discours. Ses idées se bousculent, et il a une pensée en arborescence, cela signifie qu’une pensée en amène une autre puis une autre puis encore une autre, cela ne s’arrête jamais, et c’est parfois très fatigant.

Pour rappel, il est estimé que dans une classe, il y a un ou deux enfants haut potentiel. Mais finalement, nous ne connaissons pas bien les chiffres, car quand un diagnostic est fait, c’est souvent parce qu’il y a des problèmes. Je tiens à préciser ici, qu’il y a des hauts potentiels qui vont bien, oui ça existe ! et eux ne sont pas comptabilisés ! Donc le chiffre exact reste à déterminer.

J’aimerais aussi rassurer les enfants HPI. Si la primaire et les années collège peuvent douloureuses pour nombre d’entre eux, une fois au lycée, tout change ! Et en positif !

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Cabinet Hypnothérapeute sophrologue
Aude Jacquin

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